Depuis la rentrée de Septembre 2004, le dojo « Vita Club II » d’Auriol propose des cours de karaté pour les juniors. Ils ont lieu à l’espace Trouin-Le Corbusier, qui est pourvu d’une grande salle bien équipée (vestiaires, plancher bois et tapis de sol, sans parler du matériel). Stéphane, le senseï, monte deux fois par semaine au Plan d’Aups pour les assurer.
Oui, c’est japonais le karaté… Vous aimeriez comprendre vous aussi, surtout lorsque vous voyez votre fils prendre des postures vous rappelant vaguement Chuck Norris, ou qu’il réclame de voir « Karaté Kid » avec vous pour la dixième fois. J’ai essayé de décoder, et voici ce que j’ai retenu.
Kara signifie le vide, et Té la technique. L’on pourrait donc traduire « karaté » par « la technique de la main vide » et par extension « Combat à main nue ». Et Do ? Do signifie « la voie ».
Comme la plupart des arts martiaux, le karaté a été importé de Chine. Puis il a été développé et perfectionné à Okinawa, une île au sud du Japon.
Le Karaté-Do n’est pas un art martial à considérer comme une technique guerrière, mais plutôt comme une voie d’épanouissement physique et spirituel. Il est différent dans l’esprit du « Karaté-Jutsu ». Jutsu signifie combat.
Alors c’est quoi finalement le karaté ? Basé sur des techniques de percussion, en utilisant les différentes parties du corps comme des armes naturelles, le but du karaté est de bloquer les assauts de l’adversaire, et de contrer. Pour ce faire, les techniques mêlent des esquives, des balayages, des projections, ou des clés. Selon leurs applications plus ou moins marquées, plusieurs styles de karaté ont vu le jour. Celui pratiqué dans la grande salle Trouin-Le Corbusier s’appelle le style Shotokan.
Voici le déroulement d’un cours de karaté, au Plan d’Aups, dans la salle « Trouin-Le Corbusier » :
Les élèves s’arrêtent au bord du tapis (on dit « tatami ») pour le saluer. Puis ils saluent le senseï (le professeur). Et commence l’échauffement, avant l’entraînement proprement dit.
Pour le parent béotien d’un apprenti karatéka, c’est comment dire, assez chinois de comprendre juste en regardant. Pour simplifier, il existe trois domaines d’études complémentaires :
le Kihon (technique de base, apprentissage de mouvements)
les Katas (enchaînements structurés de techniques représentant un combat)
le Kumite (le combat)
Les ceintures et les grades
Au Japon, la ceinture est blanche (on ne sait pas, et on apprend) ou noire (on sait, et on continue d’apprendre). Mais les ceintures ici sont nettement moins sobres, et vous êtes perdu.
Voici la progression : On commence par la ceinture blanche, puis vient la jaune, l’orange, la verte, la bleue, la marron, et enfin, ô consécration, la noire.
Entre chaque couleur vient une « demi-ceinture ». C’est-à-dire qu’entre la jaune et l’orange, le keiko-gi (« kimono ») sera maintenu par une ceinture égayée d’un élégant damier des deux couleurs.
Et je sais que vous vous dites ironiquement « Et entre chaque demi-ceinture ? » Eh bien oui, il existe les « barrettes ». A l’extrémité flottante de la ceinture, si vous êtes attentif, vous pourrez apercevoir une, deux ou trois barrettes noires. Histoire d’indiquer les kyus (rangs) à défaut de changer de couleur.
Allons encore plus loin… Vient la première ceinture noire, décernée, elle, par une Commission, et non par le senseï comme le sont les ceintures plus colorées. Les choses sérieuses commencent ; c'est le premier dan (niveau). Il y en a dix. Sauf que… toutes les écoles ne décernent pas le même nombre de dan ; le Shotokan estime que le 8ème est le dernier qui puisse être atteint.
A retenir pour la première compétition de votre fille, histoire de lui montrer que vous avez tout compris de son sport préféré :
Il y a plusieurs personnes assises derrière une table, ce sont les juges. Il y a aussi un arbitre qui malgré son costume, détail savoureux, se tient pieds nus sur le tatami. Il va exécuter tout au long du combat un tas de gestes incompréhensibles en parlant très fort en japonais, quelquefois même avec l’accent marseillais.
Votre fille va porter une ceinture bleue, avec des gants et des protections assorties. Ce n’est pas qu’elle ait changé de grade brutalement, c’est juste pour bien la distinguer de son adversaire qui portera l’équivalent mais en rouge. On salue le tatami, les juges, l’arbitre, et son partenaire de combat. Le combat durera deux minutes. A savoir : tous les coups doivent être portés au-dessus de la ceinture, sauf le balayage.
Comme tous les arbitres, celui-ci va compter les points, mais en japonais…
3 points -> Sanbon !
2 points -> Nihon !
1 point -> Ippon !
Encore un peu de vocabulaire pour finir ? Juste pour comprendre l’arbitre…
Hajime : Commencez !
Aka Nogachi : Le rouge gagne !
Ao Nogachi : Le bleu gagne !
Tori Massen : Ca ne compte pas !
Yamé : Arrêtez !
Voilà, j’espère que cet art martial vous paraîtra maintenant, si j’ose dire, moins chinois…
Sayonâra matane !
Les cours, proposés par l'USPA, ont lieu à l’espace Trouin-Le Corbusier, le mardi et le vendredi, de 19 à 20 heures.
Plume d'Oie