"Man' ! T'as pensé à mon pique-nique ?" me claironne mon Rayon de Soleil de 10 ans. Pique-nique ? Ah bon il y a sortie aujourd’hui ? J'ai beau activer mes neurones, rien ne me revient. "Pourtant t'as signé mon cahier de liaison. Ah ben non, c'était Papa." Une fois de plus, je me sens à mille lieues de la maman parfaite que je me promets de devenir chaque matin, et c’est bourrée de remords que j'improvise à toute vitesse un pique-nique pour la sortie organisée par l'école de mon gamin. A toute vitesse parce qu'il est presque l'heure de partir.
Combien de fois cette scène s'est-elle produite ? Avec quelques variantes : un beau soir de Juin en rentrant du bureau : "Man, on va à la kermesse ?" Ah oui c'est vrai, c'est aujourd'hui la kermesse... Ou alors une maman, dûment chapeautée de toile blanche, le nez luisant de crème solaire et le sac au dos qui me demande juste avant le départ du bus : "Pourquoi tu ne viens jamais comme accompagnatrice ? "
Ben pour venir comme accompagnatrice, il faudrait que je puisse prévenir à l'avance mon patron que je prends une journée, qu'il soit d'accord, mais d'abord, il faudrait que je sois au courant.
Je reconnais humblement que c'est ma faute. Je ne suis pas assez attentive. Presque chaque fois que j'ai inspecté le fond du cartable de Rayon de Soleil, j'y ai trouvé une feuille poussiéreuse mais informatrice, pliée en accordéon. J’ai parfois signé le fameux cahier de liaison, mais un tas de choses m’ont fait "zapper" la sortie jeudi dans quinze jours. J’aurais dû la noter sur mon agenda. J’aurais dû, j’aurais dû tellement de choses.
Comment faire pour aller à la pêche aux infos quand on rentre tard du bureau, qu’on ne prend pas le temps d’aller lire le tableau d’affichage, ou qu'on le prend mais on n’a pas pensé à prendre la lampe électrique et il fait déjà nuit (la lampe n’aurait de toute façon plus eu de batterie, c'est la loi de Murphy). Comment faire pour tout faire. Etre au courant de tout. Ne rien manquer.
Mes pensées naviguent, naviguent comme oui, tiens, l’époque des élections, Mars 2008, où je naviguais d’un blog à l’autre, l’époque où j’ai découvert les blogs, leur facilité de communication, où peu importait le lieu ou l’heure, j’étais informée de tout ce qu’il se passait au village alors que je ne pouvais plus le fréquenter faute de temps. Un blog, si seulement il existait un blog. Un blog où je saurais tout (ou presque) de ce qui se passe au Plan.
Un matin de Juin, où je rejoins plusieurs mamans sous les frais ombrages de la terrasse de Jean-Claude, un matin où il était question de sureffectif pour la rentrée de Septembre, je discute avec Pie Bavarde de la création d’un blog, élément de communication finalement plus simple que le mail.
Les vacances passent, avec leurs péripéties, jusqu’à ce matin de la mi-Août où Pie Bavarde va créer le blog, et m’envoyer un mail victorieux « C’est pas pénible », où elle me donne les codes d’accès et m’invite à me trouver un pseudo. Soyons folles, allons-y. Pie Bavarde a plus d’expérience informatique et Internet que moi, ça me rassure.
Avant de vous communiquer l’adresse, nous allons beaucoup échanger par courrier électronique. Définir la vocation du blog. L’information, mais pas seulement ce qui a trait à l’école. Elargir aux classes supérieures, car les enfants grandissent. Elargir à tout ce qui se passe au village : manifestations, sorties, repas. Présenter le village, la Sainte Baume, ses habitants, leurs passions et leur métier, et tout ce qui peut avoir un côté pratique. Tout ce qui existe sur le Plan sans devoir « descendre ». Donner de « bons plans », des adresses d’artisans locaux, des idées de balades, ou de diverses occupations.
Et si nous oubliions quelque chose, si un sujet vous tenait à cœur, si un problème ne trouvait pas de solution, que le blog puisse vous servir de pense-bête, ou de source d’information.
Voilà l’idée, en espérant vous voir y participer par le biais de vos commentaires et de vos articles.
Plume d'Oie
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