Un vrai produit miracle le compost, à la fois engrais et amendement du sol. Mais, au juste, qu'est-ce que le compostage ? Il s’agit d’un « processus par lequel des matériaux biodégradables sont mis ensemble pour être convertis en un amendement humifère stabilisé, grâce au travail d’organismes biologiques vivant sous conditions contrôlées. »
En clair, il s’agit de fabriquer de l’humus. L’humus, c’est la décomposition de végétaux et d’animaux morts.
Comment ça marche ?
C'est une combustion bactérienne, et comme dans la plupart des combustions, il faut de l'air. Le compost aura donc besoin d'être aéré de temps en temps. Mais il ne doit pas être trop sec, sinon les bactéries ne travailleront pas. On peut mettre des pieux ou des tuyaux pour favoriser un passage d'air. Ou simplement remuer le compost une fois par mois, à l'aide d'une "tige aératrice". Celle-ci est fournie avec le composteur vendu par le Conseil Général, mais une tige à béton à l'extrémité courbée à 90° convient parfaitement.
Il faut aussi de l’eau, mais pas trop, sinon les bactéries anaérobies vont se développer, et ce n’est pas bon pour le compost. Ne pas mouiller le compost avec l’eau de la ville ; le chlore tuerait les bactéries. Si vous ne disposez pas de puits ni d’eau de pluie, laissez évaporer le chlore 24 heures. Si votre compost est trop mouillé, mélangez-le bien et laissez votre container ouvert quelque temps.
Comment faire ?
Ordinairement, on édifie le tas de compost de mars à août. Avant ou après, les bactéries ne sont plus si actives. Plus la température est basse, plus la décomposition est lente.
Un bon compost est composé pour moitié de déchets bruns (gazon sec, marc de café, sachets de thé, cendre, sciure, pas trop d’aiguilles de pin, feuilles mortes, anciens terreaux de bac) et pour l’autre moitié de déchets verts (épluchures de légumes et de fruits, tonte fraîche, fleurs fanées, algues, coquilles de fruits secs, tailles broyées, cheveux, poils et plumes, mauvaises herbes).
Alternez couches de déchets végétaux, fumier et autres rémanents broyés. Pensez à retourner le compost une fois par mois. Et à l’arroser en été. Et à couvrir le tas pour conserver la chaleur et accélérer le processus de fermentation. Il sera mûr après une dizaine de mois. Moins rapide que le fumier qui ne demande que 6 mois pour se décomposer.
Jeune, le compost chauffe et offre une couleur brune. Ado, sa masse diminue, les vers y sont nombreux et les matériaux peu reconnaissables. Mûr, le nombre de vers tend à baisser et le compost commence à ressembler à du terreau. Vieux, les vers ont disparu.
Le composteur
Dans un coin à la mi-ombre installez un puits à compost qui laisse évacuer l’eau de pluie. Pas de plancher, vous empêcheriez les vers de terre de venir aider à la décomposition.
Vous pourrez trouver des composteurs de plastique vendus par le Conseil Général, pour la modique somme de 10 €, à réserver en mairie. Mais s’il traîne deux palettes sur votre terrain, vous pouvez leur offrir une nouvelle vie de composteur. Voici un plan (Cliquez là) trouvé dans le sympathique journal « Human & Terre ». Un grillage peut aussi être reconverti en puits à compost, Mais si vous avez envie d’avoir un beau composteur, je vous suggère celui-ci, facile à réaliser (planches de coffrage, un petit coup de scie sauteuse, un petit coup de ciseau à bois, un petit coup de lasure et hop). Très décoratif au jardin, enfin toujours plus esthétique qu’un tas de déchets végétaux. N’excédez pas 1 mètre en hauteur.
Quelquefois ça ne va pas tout seul...
Si vous mettez des déchets trop humides dans le fût, emballez-les dans du papier journal ou placez des morceaux de cartons découpés avant ces déchets, ils absorberont le jus.
Si votre compost est trop sec, vérifiez si l'aération n'est pas trop forte (porte latérale mal fermée, corps mal emboîté,...) et arrosez-le.
Si vous lui trouvez une odeur d’ammoniaque, c’est parce qu’il manque de déchets bruns.S’il ne chauffe pas c’est qu’il manque de déchets verts.
Que mettre dans le compost ?
Des matériaux généralement secs, on humidifiera une fois le tas édifié.
Tonte d’herbe fraîche, litières (biodégradables, s’entend) et excréments d’herbivores et de granivores (pas ceux des carnivores ; ils contiennent trop d’azote), marc de raisin et marc de café (excellent pour attirer les vers de terre), restes de thé et de tisanes, orties entières avant leur floraison (qui fournissent de l’azote et du fer en se décomposant), épluchures de pommes de terre (attention aux anti-germes), pelures de fruits, restes de plantes d’appartement. Cendre, sciure et copeaux de bois, les restes de légumes et de fruits sauf s'ils ont été traités. Les végétaux issus des tailles doivent être broyés. En cassant ainsi les fibres du bois, ils seront plus perméables à l'humidité et aux micro-organismes responsables de la fermentation.
Un peu plus exotique :
Les fumiers d'animaux (éviter le fumier provenant d'un élevage "industriel", car trop "pollué" par les différents additifs à l'alimentation), la paille de blé ou autre, les mouchoirs en papier, essuie-tout, filtres à café, certains tissus en fibre naturelle (se composte tout de même très lentement), les fonds des pots de fleurs, les coquilles d’œuf, les coques des noisettes, cacahuètes, noix, algues marines (préalablement dessalées à l’eau de pluie), les aiguilles de conifère (fournissent un humus acide), les cheveux, poils, ongles, plumes, les feuilles saines, les fleurs fanées.
Les feuilles « légères » (charme, érable, noisetier, arbres fruitiers) se décomposent plus facilement que celles des persistants (platane, laurier). Pas de feuilles malades ou traitées.
Gare aux épines !
A ne pas mettre dans le compost :
Les déchets de cuisine cuits sont à éviter car les micro-organismes qui les décomposent sont plus nocifs qu’utiles dans le compost.
Les tissus synthétiques, le plastique, les métaux, le verre, le gros bois, les bois exotiques, les couches pour bébé, les sacs d’aspirateurs, les plantes malades, la terre, le sable, la viande, le poisson, les produits laitiers, les mauvaises herbes montées en graines.
Ne jamais jeter de pain, il se développerait des moisissures de pénicilline qui tueraient les bactéries.
Pas de feuilles de noyer ni de rhubarbe, pas de restes d’agrumes non plus.
Allez porter vos déchets non compostables dans les parcs à conteneurs !
Voilà, vous connaissez maintenant les grandes lignes de l’art de faire du compost. Mais vous trouvez ça un peu compliqué ? Moi aussi, et je dois avouer que malgré mes lectures, j’ai mis dans mon compost des plantes montées en graines, les épluchures de pommes de terre, faisant fi des anti-germes, et d’autres restes de légumes dont j’ignore s’ils ou non été traités. J’ai régulièrement oublié de l’arroser, et de le remuer. Je n’ai pas demandé à ma copine qui me fournit le fumier de cheval si elle avait donné des antibiotiques à son aimable bestiole. J’y ai même mis, horreur, un accélérateur de compost acheté chez L.dl. Et mon compost a quand même composté ! Fleurant bon le sous-bois…
Le prochain truc que j’ai très envie d’essayer, c’est d’ajouter des lombrics. Beaucoup de lombrics ; ce sont eux qui feront tout le travail. Même plus besoin de remuer le compost, et il se fait bien plus vite. C’est l’ami Michel qui me le garantit. Je vous parlerai lombri-compostage d’ici quelques mois…
Plume d’Oie
Sources : L’ami Michel
La pratique du jardinage biologique – Paul van Oosterwicjck
Trucs et astuces de jardinage – Catherine Lamontagne
Rustica